Lutter contre l’habitat indigne
Loger dignement les habitants de notre métropole apparaît comme un véritable défi à la nouvelle majorité.
L’embourgeoisement des centres villes réduit les possibilités pour les ménages modestes de se loger correctement dans les grandes agglomérations et leur proche banlieue. Les familles s’orientent alors soit vers des communes éloignées affichant des loyers raisonnables, soit vers des logements indignes à forte précarité énergétique, les pénalisant par des coûts et des temps de transports élevés ou par une dépense énergétique excessive.
Si le logement social est une solution pour se loger au juste prix, l’offre apparaît nettement en deçà d’une demande en forte croissance.
Renaud Payre, Vice-Président au logement de la Métropole de Lyon, donne des chiffres alarmants. En 2019, la Métropole pouvait répondre favorablement à une demande de logement social sur 7, aujourd’hui c’est seulement une seule demande satisfaite pour 14 à 16 demandes.
De ce constat et face à l’augmentation de la pauvreté, il tire la conclusion « qu’il faut construire, qu’il faut produire (des logements sociaux) ». Il ajoute que toutes les communes de la Métropole sont soumises à la loi SRU et doivent la respecter. L’ouest lyonnais est loin d’être exemplaire et aucune des communes n’atteint les 25 % de logements sociaux imposés. Pour Craponne, nous nous hissons péniblement jusqu’à 15 %.
Jusqu’en 2020, la Métropole a construit environ 4000 logements sociaux/an. La nouvelle majorité veut porter ce chiffre à 6000 logements sociaux/an soit une offre augmentée de 50%. Selon le vice-président au logement, la Métropole établit actuellement la programmation des premières opérations sachant que les décisions actuelles seront concrétisées dans environ 2 ans. Bien entendu, les programmes engagés, ralentis par la crise sanitaire, vont être poursuivis et achevés.
Il conclut : « Bruno Bernard, Président de la Métropole est véritablement mobilisé pour développer une politique du logement extrêmement offensive sur nos territoires ».
Devenir propriétaires
Beaucoup de nos concitoyens rêvent de devenir propriétaire de leur logement, mais à quel prix ? Sur la Métropole, les coûts du foncier sont devenus prohibitifs et sont un frein pour l’accession à la propriété pour un grand nombre de primo-accédants des classes moyennes. « Pour permettre au plus grand nombre de réaliser son projet d’habitat », la Métropole a créé l’organisme foncier solidaire (OFS), dispositif innovant, présidé par Renaud Payre.
L’OFS achète des terrains grâce à des prêts à long terme pour bâtir des logements. Le terrain reste donc un bien public. Le dispositif mis en place s’appuie sur le principe du bail emphytéotique qui consiste en une dissociation entre l’habitat et le foncier.
Les futurs propriétaires peuvent construire leur habitation après avoir signé un bail réel solidaire renouvelable avec l’OFS. Ils s’engagent à payer une faible redevance sur une longue durée pour cette « location ». Ils deviennent alors propriétaires des murs de leur habitation et locataires du terrain.
Ce dispositif donnera ainsi la possibilité à des primo-accédants aux revenus modestes de devenir propriétaire à un moindre coût financier. Lors de la création de l’OFS, la Métropole a doté cet organisme de 4 millions d’euros de fonds propre pour l’achat de terrain. Les premières réalisations de ce dispositif devraient être concrétisées en 2021. Elles entreront dans le quota des logements sociaux pour les communes les accueillant.
Construire demain dans la Métropole
La Métropole s’engage fortement pour rendre le logement accessible à tous et lutter contre l’habitat indigne en augmentant l’offre de logements sociaux et en mettant en place des mesures pour la rénovation thermique de l’habitat sur lesquelles nous reviendrons. A cette fin, il est prévu de répartir les prochaines opérations immobilières sociales sur l’ensemble des communes de la Métropole, notamment autour des grands axes de transport en commun et des gares du réseau express métropolitain, une réalisation en cours en lien avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
(source : Lyon Capitale quelques extraits d’une interview de R. Payre)
Françoise PELORCE
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