Vœux pour 2025
La nouvelle année rime souvent avec bonnes résolutions. Et si cette année, nous prenions comme résolution d’être un peu plus raisonnable ?
En France en 2022, 3,3 milliards de vêtements, chaussures et linge de maison ont été achetés. Cela représente 827.000 tonnes. Chaque Français a acheté 40 pièces d’habillement, 4 paires de chaussures et 5 pièces de linge de maison. Ceci n’est qu’une moyenne, ce qui veut dire que certains en ont acheté beaucoup plus. En moyenne en Europe, un vêtement est porté seulement sept fois avant d’être jeté… En 2021, la France a exporté 60.000 tonnes de vieux vêtements vers l’Afrique, dont la plupart sont allés grossir les monceaux de textiles qui polluent les plages et les océans.
Ne pourrions-nous pas devenir raisonnables ? acheter moins et utiliser plus, sans rien changer fondamentalement à notre mode de vie ?
En France, 95 % de la population possède un téléphone mobile et s’en sépare en moyenne au bout de 4 ans alors que dans 90 % des cas il fonctionne encore parfaitement.
Là aussi, ne pourrions-nous pas devenir raisonnables ? Ne pas courir en permanence après les dernières technologies et penser « réparer » plutôt que « remplacer » ?
Et les exemples ne manquent pas. Il faut que l’on apprenne à rompre avec ce cycle infernal du toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite. Mais cela nécessite deux changements : un individuel et un collectif. Les deux étant complémentaires.
Chacun de nous doit accepter de faire des efforts sans pour autant remettre en cause son mode de vie, en prenant conscience que tout achat ou toute consommation a un impact sur notre planète et que des millions de petits gestes peuvent vraiment changer les choses. Mais nous avons tous des freins, habitués depuis tant de temps à ce rythme du « toujours plus, toujours mieux, toujours plus vite ». Phénomène amplifié par le fait que la consommation nous classe socialement, nous offre un certain statut.
Le changement doit être aussi collectif car tout est fait pour nous pousser à la consommation avec un matraquage publicitaire omniprésent. Le problème de fond est notre système économique mondial. Un système libéral basé sur la croissance. Il faut produire au coût le plus faible, quitte à détruire notre planète, afin de pouvoir consommer plus. Il faut nourrir la « bête » qui, si elle n’est pas satisfaite, agite le spectre du chômage. Sans pour autant retomber dans des modèles collectivistes qui ont montré leurs limites, il faut revoir notre système économico-social mondial. Mais hélas, la géopolitique mondiale actuelle ne va pas dans ce sens-là.
Disant cela, je n’oublie pas que cette sur-consommation est loin de concerner les 8 milliards d’habitants, car près de la moitié de la population mondiale vit avec moins de 7 dollars par jour. L’écart entre les plus riches et les plus pauvres n’ayant cessé de s’accroitre ces dernières décennies.
Il faudrait du temps pour arriver à cette nécessaire évolution individuelle et collective. Hélas, nous n’en avons pas, mais nous avons deux atouts. Le premier, c’est notre propre volonté à modifier nos comportements, même si je suis conscient de la difficulté de changer, moi qui suis un enfant des 30 glorieuses. Le deuxième, c’est notre bulletin de vote. Soufflons sur nos idées et sur nos valeurs pour les disséminer, pour qu’elles deviennent contagieuses et se transforment en d’autres bulletins de vote.
2025 sera ce que nous voulons en faire individuellement et collectivement.
Jacques Vesco – Janvier 2025
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