Loi de sécurité globale, une nouvelle dérive sécuritaire

10 Déc, 2020

La loi de sécurité globale a été votée le 24 novembre 2020, en première lecture,  par les députés de la majorité (dont Thomas Gassilloud, député de notre circonscription). Elle s’ajoute à la longue liste des lois sécuritaires votées depuis le début du mandat présidentiel sous prétexte de crises sanitaires, de menaces terroristes,  avec toujours le même objectif, la restriction des droits fondamentaux des citoyens.

Il a été beaucoup question de l’article 24, qui porte atteinte à l’exercice du droit à l’information et constitue une véritable entrave aux droits des victimes compte-tenu des menaces qu’elle fait peser tant sur les journalistes que sur les citoyens.

Mais d’autres points de cette loi sont également très préoccupants :

  • la confusion entre rôles et missions de la police nationale, des polices municipales et des agences de sécurité privée :
  • l’extension des pouvoirs de la police municipale, placée sous autorité du maire, doivent être clarifiées afin d’éviter les risques d’inégalités territoriales ;
  • l’implication des sociétés privées dans des missions relevant des pouvoirs régaliens de l’Etat, fait craindre, à juste titre, des risques de dérives graves, en fonction des délégations qui pourront leur être attribuées.
  • la possibilité pour les policiers de porter leur arme de service en permanence.
  • l’utilisation des drones, la multiplication des caméras de surveillance et la faiblesse des garanties apportées quant au respect de la vie privée des citoyens.

Nous sommes contre toutes formes de violences que ce soit à l’encontre des citoyens, des gendarmes ou des policiers. Il est bien connu que la violence appelle la violence et par conséquent les dérives autoritaires. Aussi, nous considérons, que ce texte, dans sa forme actuelle n’apporte pas l’apaisement souhaité entre les citoyens et les forces de l’ordre. Au contraire, il apparaît source de méfiance et de défiance de la population envers sa police. Et si, à ce jour, le Président de la République a demandé une réécriture de l’article 24, nous considérons cette décision insuffisante. C’est toute la loi qui remet en cause les libertés fondamentales de notre République qui est à revoir… et pourquoi pas à supprimer. Une affaire à suivre…

Françoise PELORCE

 

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