Échos du conseil métropolitain des 14 et 15 décembre 2020

22 Déc, 2020

Quand l’informatique libère les élu.e.s

Ce lundi 14 décembre, le conseil métropolitain avait lieu en visio-conférence, contraintes sanitaires obligent, seuls le Président, les Vice-Présidents et les services étaient en présentiel. L’ordre du jour était dense, certaines délibérations sur des thématiques très importantes mais souvent clivantes ont généré de longues interventions des différents groupes politiques.  Démarrant à 14 heures, il était évident que la soirée serait courte pour les conseillers métropolitains les plus assidus. A 23 h 30, coup de théâtre, l’informatique déclarait forfait, les votes ne pouvaient plus être comptabilisés. Le Président Bruno Bernard, annonçait alors que le Conseil reprendrait le lendemain matin. Il durera encore plus de 3 heures ! A la suite de cette expérience, une commission constituée d’élus de tous les groupes politiques va plancher sur la fréquence et les horaires des prochains conseils métropolitains.

 

Trois délibérations, parmi les plus marquantes, votées durant ce conseil métropolitain :

1)Création d’une régie publique métropolitaine de l’eau
Cette délibération marque une grande avancée en matière de distribution et de gestion de l’eau, une petite révolution après quasiment 100 ans cumulés de gestion privée de ce service public. La décision de création d’une régie publique métropolitaine intervient dans un contexte favorable, Paris, Grenoble, Rennes et d’autres grandes villes ayant donné l’exemple.

Le choix de la régie publique permettra à la Métropole de maîtriser ce grand service public en assurant la production et la distribution de l’eau potable sur son territoire, de préserver les ressources en eau, de garantir le juste prix aux métropolitains.

L’histoire de l’eau n’a jamais été très simple sur Lyon et sa périphérie. Dès 1853, le Préfet impose un contrat de concession de 99 ans entre la ville de Lyon et la Compagnie Générale des Eaux mais en 1899, la ville de Lyon, insatisfaite des services de la CGE,  rachète le contrat et gère l’approvisionnement en eau des lyonnais en régie publique jusqu’en 1986. En 1969, la compétence de l’eau passe à la Communauté Urbaine, Lyon conserve sa régie directe, les autres communes créent des syndicats intercommunaux qui  gardent leur autonomie en termes de choix de l’exploitant.

En1986, afin d’harmoniser la gestion de l’eau potable sur son territoire, la communauté urbaine de Lyon prend en charge toutes les communes de la Courly et la délègue à des entreprises privées, Lyonnaise des eaux puis Véolia et sa filiale Eaux du Grand Lyon qui la conservera donc jusqu’au 31 décembre 2022.

A compter du 1° janvier 2023, date de fin du contrat de délégation de service public liant la Métropole à Eaux du Grand Lyon, La Métropole prendra en charge la production et la distribution des 245 000 m3 d’eau / jour nécessaires aux 1,3 million d’habitants. Les élus ont également promis la gratuité des premiers mètres cubes pour les foyers les plus précaires. Une importante et courageuse promesse de campagne se concrétise.

La  création de la régie publique métropolitaine pour  la gestion de l’eau est approuvée par 82 voix pour, 39 voix contre, 19 élus ne prennent pas part au vote.

 

2)Grand débat autour du projet Arena à Décines
Il s’agissait juste de voter une modification du PLU-H transformant en zone à vocation d’équipement, la zone à vocation industrielle comprenant quatre hectares de friche industrielle très pollué. Sur cet espace, il est prévu la construction d’une salle suffisamment vaste (12 000 à 15 000 places) pour permettre, entre autre, à l’ASVEL de participer à l’Euroligue, compétition la plus prestigieuse du basket européen. La salle disposera d’une capacité telle qu’elle pourra aussi accueillir des spectacles de grande envergure.

Cette délibération a fait grand débat même au sein de la majorité. Les élus des groupes politiques Lyon en commun, communiste et France insoumise ainsi que certains élus écologistes, qui se souvenaient du long combat mené contre l’implantation du Groupama Stadium voulu par la majorité précédente, ont voté contre ce projet. Mais les votes de Gérard Collomb et des élus de droite et du centre ont permis d’adopter la modification du PLU-H par 104 voix sur 146 votants ouvrant ainsi la possibilité de construire la salle ARENA, un projet à 100 millions d’euros, totalement financé par le privé.

 

3)Craponne-Francheville, Centre d’hébergement dans les anciens locaux de l’hôpital Charial, le maire de Francheville réaffirme son opposition au projet
Les conseillers métropolitains étaient appelés à approuver l’attribution d’une subvention d’équipement de 200 000 € à Notre-Dame des Sans-Abris pour la réalisation de travaux permettant d’améliorer les conditions de vie des personnes accueillies sur ce site soit, 60 femmes isolées avec ou sans enfant. Monsieur Rantonnet prend la parole pour son groupe « le rassemblement de la droite ». Il explique que les conditions d’accueil ne sont pas réunies et que cette installation induit des coûts supplémentaires pour la commune qui ne sont pas pris en compte. Le Président rappelle que ce site fait l’objet d’une convention entre la Préfecture et les HCL et que la Métropole n’est pas directement impliquée. Toutefois, la Métropole doit assumer une mission de solidarité à l’égard des plus fragiles. Cette subvention doit financer des travaux pour améliorer les conditions de vie des personnes hébergées, elle entre donc dans ce cadre.

Il ajoute que les HCL sont propriétaires de cet espace et qu’aucune demande de rachat de terrain n’a été formulée à ce jour aux HCL par la mairie de Francheville.

Bruno Bernard reconnaît que l’installation d’un tel équipement très social induit des coûts pour les communes et que ce sont toujours les mêmes qui accueillent ces personnes, sachant qu’à sa connaissance les communes de l’ouest lyonnais n’ont pas souvent été sollicitées et impactées. Monsieur Rantonnet termine son intervention en annonçant que son groupe votera contre.

La subvention d’équipement est approuvée par 111 voix pour 138 votants (23 contre et 4 abstentions).

 

En conclusion, un conseil dense et constructif avec des délibérations qui marquent parfois une véritable rupture avec l’ancienne majorité. Quelques promesses de campagne, en termes de solidarité, de logements, de déplacement, d’aide aux plus fragiles sont déjà concrétisées, d’autres sont en cours de réalisation ou de réflexion. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des avancées de cette majorité renouvelée.

 

Pour revoir les séances du Conseil métropolitain et/ou suivre en direct le prochain conseil métropolitain qui se déroulera le 25 janvier 2021 (horaire à préciser) :

https://www.grandlyon.com/metropole/le-conseil-de-la-metropole-en-direct.html

Françoise Pelorce

 

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