Au 1er janvier 2021, la métropole propose la gratuité des transports pour les plus démunis et offre des réductions substantielles, sous conditions. Belle mesure sociale, mais pourquoi ne pas aller plus loin encore ?
La diminution de la part de la voiture et un report vers des modes actifs et/ou doux est une nécessité, et cela ne pourra se faire qu’à condition de pouvoir disposer d’autres moyens de transports efficaces. Pour être convaincant, le moyen de substitution doit avoir des qualités notables.
Pour quelles raisons peut-on privilégier les moyens de transports collectifs au détriment de la voiture ?
Le temps de transport : le réseau TCL et la ligne LEOL en particulier à Craponne peuvent parfois être plus efficaces mais cela dépend des horaires et de la destination finale. Sans métro direct à court terme, il apparaît illusoire de vouloir améliorer grandement ce facteur. Notons toutefois qu’un travail particulier devra être fait sur les horaires et l’utilisation de tous les moyens, toute l’année, ainsi que sur la qualité du réseau. A ce titre les investissements majeurs tels que le métro E devront être maintenus, investissement d’autant plus justifié si on prévoir une réelle hausse de la fréquentation !
Le confort : Chacun sera libre d’en juger, une fois de plus les transports en commun ne sont pas particulièrement un avantage dans ce domaine.
Le coût : Voilà le facteur sur lequel il est indéniable que les réseaux collectifs sont plus avantageux et le seront encore d’avantage à l’avenir avec l’augmentation probable des coûts du carburant, des parkings et péages urbains. Mais nous pouvons aller plus loin et offrir un avantage incroyable pour convertir le plus grand nombre : offrir la gratuité totale, sans condition, des transports en commun.
Quels seraient les avantages : bien sûr une économie considérable pour tous, un véritable choc de l’offre et un désavantage criant pour la voiture individuelle.
Mais des inconvénients ? Outre les coûts nécessaires à la mise en place sur les infrastructures et les personnels, le coût de fonctionnement sur le réseau SYTRAL n’est pas négligeable, cela priverait le SYTRAL de 226 M€ annuels. Malgré l’économie de coût liée à la suppression de la distribution et des contrôles des titres de transport, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’un choix politique en matière de transports, d’écologie, de justice sociale qui nécessitera un financement de la part de la métropole tant en termes d’utilisation que d’investissements. Une augmentation de la cotisation transports des entreprises pourra être étudiée, ces dernières faisant l’économie du remboursement des abonnement à leurs salariés.
Aujourd’hui 35 villes françaises, de taille moyenne, ont opté pour la gratuité des transports en commun avec un succès assez étonnant (+100% de fréquentation à moyenne à Dunkerque par exemple), et un report modal vers les transports en commun significatif. Alors, chiche de faire de même à Lyon ?
Julien JOURNET
Pour aller plus loin :
https://youmatter.world/fr/transports-en-commun-gratuits-avantage-limites
http://www.obs-transport-gratuit.fr/les-villes-du-transport-gratuit-163/les-villes-du-transport-totalement-gratuit-184
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