Les beaux jours sont revenus, la nature s’est éveillée, la végétation se développe et les bourgeons mûrissent. Le confinement nous a poussé, ceux qui ont la chance d’avoir un accès à l’extérieur (terrasse, jardin) à passer du temps dehors et à pratiquer les activités liées au jardinage comme la tonte des gazons, la taille des arbustes et le broyage des branchages. Mais pensons à la diversité et à la richesse de la nature ! Il est très rare d’utiliser 100% de la surface du jardin. Vous pouvez prévoir ainsi un espace pour vous, et un espace pour la nature.

Il est fortement recommandé de laisser une zone de verdure non tondue, des arbustes non impactés par l’humain pour permettre à la biodiversité de se développer en douceur et contribuer à faire de vos espaces verts, des habitats beaux et riches d’insectes divers et de fleurs sauvages. Il est nécessaire de laisser à la végétation le soin de mener à bien son cycle biologique pour se ressemer naturellement.

Vous pouvez très facilement constituer des espaces refuges pour la biodiversité :

• Ne tondez pas l’herbe à ras sur tout votre jardin.
• Respectons à titre personnel et volontaire, le décret interdisant aux collectivités de tailler les haies entre le 15 mars et le 31 juillet. (Arrêté du 24 avril 2015 relatif aux règles de Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales BCAE)
• Après le broyage, les branchages peuvent être compostés, placés dans un coin de préférence à l’ombre et humide pour fournir l’un des milieux les plus riches possibles pour divers arthropodes, bactéries et champignons, vous pourrez ensuite utiliser une partie du substrat obtenu pour vos propres plantations. Par ailleurs, des petits tas de branchages laissés dans un coin peu utilisé du jardin peuvent servir d’abris pour les hérissons qui en se nourrissant des limaces vous permettront d’avoir de belles salades.

Contribuons tous à la préservation de la nature avec ces quelques simples gestes. Voici d’ailleurs des espèces qui cohabitent sur notre commune :

Cétoines dorées sur aubépine

La cétoine dorée, totalement inoffensive, aime butiner les fleurs de différents arbres et arbustes, et peut, par hasard rentrer chez vous. Vous pouvez la relâcher en la mettant dehors sans crainte. Elle participe activement à la pollinisation et sa larve, qui à l’apparence d’un ver blanc, se développe volontiers dans la matière organique en décomposition, dans un compost par exemple, et participe ainsi au recyclage de la matière organique.

Abeille charpentière sur genêt

L’abeille charpentière, ou xylocope aime également butiner les fleurs, bien que plus mobile que la cétoine dorée, elle peut aussi rentrer par mégarde chez vous. Elle peut piquer mais cela reste rare car ce n’est pas une espèce agressive. Elle joue également un rôle important dans la pollinisation, et fonde des nids dans le bois mort, d’où son appellation.

Différences entre abeille, guêpe, et les deux espèces de frelons les plus répandues en France (photo source : David Becus)

Le frelon commun, plus discret, sauf s’il a décidé de fonder un nid dans la charpente de votre maison ou cabane de jardin, est quant à lui un peu plus agressif et territorial, mais si vous ne l’attaquez pas, celui-ci ne le fera pas non plus. Lui aussi participe, à moindre échelle à la pollinisation mais aussi à la régulation des espèces d’insectes dont il se sert pour nourrir ses larves. Son rôle est plus important depuis l’invasion du frelon asiatique qui décime nos populations d’abeilles, car c’est l’un des seuls insectes à le chasser.