Nous sommes en France au début de la pandémie du coronavirus. Nul ne peut dire à ce jour comment elle va se terminer, combien de morts et de drames elle aura provoqués.
Nous avons laissé faire l’économie libérale, les multinationales et la finance prendre le pouvoir. Nos seules boussoles étaient le PIB et le taux de croissance, le CAC 40 et le Dow Jones notre tableau de bord.
Nous avons perdu notre appareil de production au profit de la Chine et plus globalement de l’Asie qui sont devenues les usines du monde. Même les productions dites sensibles comme celles des médicaments et des fournitures de santé (comme les masques) ont été délocalisées pour que les laboratoires et entreprises gagnent un peu plus d’argent. Dans le même temps nous gérions ces stocks en flux tendus pour là aussi minimiser les coûts de gestion. Il en a été de même pour les hôpitaux publics, gérés depuis des années par des cost-killers. « Une saine gestion, c’est avant tout réduire les coût » tel a été le crédo toutes ces années.
Paradoxe de la situation, alors que le coronavirus a pour effet de générer des difficultés respiratoires, nous respirons mieux grâce au confinement et au ralentissement de l’économie. Dans les grandes villes, le gris du ciel laisse la place au bleu. Selon une étude réalisée par des chercheurs allemands, la pollution de l’air a causé 8,8 millions de morts prématurées en 2015.
Notre récente prise de conscience écologique et cette crise sanitaire peuvent être le moteur de la construction d’un nouveau monde. Le libéralisme débridé et la délocalisation sont des modèles économiques et sociétaux dépassés. Nous devons relocaliser, remettre l’humain et sa santé au cœur de nos systèmes politiques. Le monde de demain ne doit plus être celui d’aujourd’hui. Les moyens de productions doivent être répartis et ne plus être concentrés dans des pays à moindre coût salarial et environnemental. Quand la crise sera passée, il ne faudra pas l’oublier. Il faudra nous lever et prendre notre destin en main.
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